Autopsie d’une cotutelle inopérante/Autopsy of a non-functional dual degree

Ayant appris à Theory Canada l’existence d’une cotutelle passée entre l’Université du Manitoba et l’Université du Minnesota au niveau doctoral en physique, je m’étais demandé ce qu’il y avait dans cette cotutelle qui ne fonctionnait pas. Quand Minnesota disait qu’ils avaient du succès dans une seule région, la vérité est que, n’eut été de cette cotutelle, Minnesota aurait eu de la misère à obtenir une quantité non-nulle de demandes canadiennes, même venant des Prairies.

Le problème principal de cette cotutelle est qu’elle requérait des étudiants d’être admis aux deux institutions; bien des étudiants, la plupart provenant des Prairies, ayant appliqué à travers cette cotutelle ne semblaient être compétitifs que pour Manitoba (après tout, Manitoba est loin d’être aussi connu à l’international que Minnesota) sans nécessairement être de niveau pour Minnesota. Ou même que certains étaient candidats à la cotutelle étaient rejetés par omission d’items (le plus souvent les deux GRE)… voici les données connues pour les étudiants passés admis à Minnesota:

  • GRE verbal: 68e centile (écart-type: 24)
  • GRE quantitatif: 88e centile (écart-type: 8)
  • GRE écriture: 48e centile (écart-type: 28)
  • GRE de physique: 68e centile (écart-type: 22)

Bien que Carnegie Mellon ait des intérêts de recherche différents, c’est un proche comparable pour le recrutement d’étudiants gradués en physique; il n’y a aucune raison de croire que les notes requises soient très différentes pour Minnesota que pour Carnegie Mellon. Malgré l’approximation que je fais, on peut s’attendre à ce que la distribution des notes soit plus ou moins comme suit: moyenne de 3.69 (écart-type: 0.29) et peu d’admis en bas de 3.3.

On peut facilement s’imaginer qu’il y aurait eu des étudiants qui auraient été prenables sous les conditions de la cotutelle qui avait omis de passer les GRE, ou qu’il y a des étudiants entre 3.3 et 3.5 qui avaient connu des maîtrises très moyennes et qui avaient passé ces examens malgré tout. Ou encore que le superviseur à Manitoba n’avait pas d’argent pour les prendre mais Minnesota l’avait. Mais au bout du compte, dans les cas où il y avait des étudiants admis aux deux, beaucoup d’étudiants trouvaient que l’administration de la cotutelle était lourde avant même que la cotutelle ne commence.

Et c’était un véritable piège à étudiants canadiens; bien qu’il y ait 43% d’étudiants non-états-uniens à Minnesota (2015), et que ce pourcentage soit resté entre 40 à 50% pendant de nombreuses années, pas un seul étudiant non-canadien s’est essayé avec la cotutelle. Les étudiants états-uniens et chinois tendent à voir le diplôme résultant de la cotutelle comme ayant le prestige disciplinaire (ou même sous-disciplinaire) du moins élevé des constituants. Alors au cas où ils sont pris aux deux, tel qu’exigé par la cotutelle, ils vont invariablement fréquenter Minnesota si c’étaient leurs deux seuls choix (mais d’ordinaire les candidats à la cotutelle ont d’autres options).

Si Minnesota obtint en moyenne 2-3 demandes des Prairies avec ça, c’est à se demander si Northwestern recevait réellement des demandes canadiennes avec une quelconque régularité, et, le cas échéant, est-ce que c’est concentré dans une région particulière. Par contre, il ne fait aucun doute que Washington arrive à une situation similaire sans cotutelle (l’Alberta et la Colombie-Britannique semblent être des sources naturelles pour recruter au Canada pour Washington, mais réussissent-ils à attirer qui que ce soit de ces deux endroits même à ça?). Et pourtant, comme je l’avais évoqué il y a trois mois de cela, Minnesota, Northwestern et Washington avaient un prestige physique similaire.

Est-ce que cette cotutelle était réellement viable, si les deux départements de physique avaient agi de manière différente? Si oui, qu’est-ce qui aurait pu être changé? Dans le cas contraire, je crois qu’il s’agit là des problèmes intrinsèquement liés à toute cotutelle.


 

Having learned at Theory Canada the existence of a past joint degree program between the University of Manitoba and the University of Minnesota at the doctoral level in physics, I wondered what was there in that joint degree program that didn’t work. When Minnesota claimed that they had success in a single region, the truth is, if not for that joint degree, Minnesota had trouble getting a nonzero number of Canadian applications, even from the Prairies.

The primary problem of that joint degree was that it required students to be admitted by both institutions; many students, most of which came from the Prairies, that applied for this joint degree only seemed to be competitive at Manitoba (after all, Manitoba is far from being as notorious internationally as Minnesota) without necessarily being good enough for Minnesota. Or that some joint degree applicants were rejected by item omission (most often, both GREs)… here are the known data for past admits at Minnesota:

  • Verbal GRE: 68th percentile (standard deviation: 24)
  • Quantitative GRE: 88th percentile (standard deviation: 8)
  • Analytical Writing GRE: 48th percentile (standard deviation: 28)
  • Physics GRE: 68th percentile (standard deviation: 22)

Although Carnegie Mellon has different research thrusts, it’s a close comparable for graduate student recruiting; there is no reason to believe that the grades required are very different for Minnesota than for Carnegie Mellon. Despite the approximation that I make, one can expect that the GPA distribution to be more or less like this: average of 3.69 (standard deviation: 0.29) and very few admits below 3.3.

One can easily imagine that there were students that could have been hireable under the joint degree conditions that omitted to take the GREs, or that there were students between 3.3 and 3.5 that had average or lackluster masters and that took these tests nonetheless. Or that the supervisor at Manitoba did not have the funds to hire them but Minnesota did. But, in the end, in the cases where students were admitted to both, a lot of students found the administration of the joint degree was heavy before their program even starts.

And it was a real Canadian student trap; although there are 43% of the physics PhD student body at Minnesota that came from outside the US (2015), and that percentage remained between 40 to 50% for many years, not a single non-Canadian student applied for the joint degree. American and Chinese students tend to see the degree earned through a joint degree as having the in-field (or in-subfield even) prestige of the lesser of the constituents. If they are admitted to both, they will invariably attend Minnesota if it were their only two choices (but usually joint-degree applicants will have other options).

If Minnesota averaged 2-3 applications from the Prairies with this, one wonders whether Northwestern actually received Canadian applications with any measure of regularity, and, if so was the case, if these applications primarily came from a particular region. However, there is no doubt that Washington is in a similar situation without a joint-degree program (Alberta and British Columbia seem to be natural sourves for Washington, but do they successfully attract anyone from these two areas even then?). And yet, as I evoked three months ago, Minnesota, Northwestern and Washington had similar physical prestige.

Could that joint degree program actually would have been viable, had both physics departments acted differently? If yes, what could have been changed? If not, then it would likely have been the standard problems of running joint-degree PhD programs.

Deux pour le prix d’un/Two for one

J’estime que j’ai connu une belle fin de maîtrise. Vous pouvez dire ce que vous voulez des maîtrises canadiennes, mais certains se sont plaints que les exigences grandissantes empiètent sur le terrain doctoral, des plaintes émises par des administrations universitaires, par exemple. En physique, on s’attend, dans les 4 plus grands départements canadiens (McGill, UBC, Waterloo, UdeM) ne pratiquant pas le passage direct d’office, à avoir assez de contenu physique dans une maîtrise pour remplir un article dans une publication à comité de lecture, voire d’avoir un tel article qui en découle. Plaintes ciblées contre la virologie à l’Institut Armand-Frappier au premier chef, dont sa plainte principale est de grossir sans cesse la taille des projets de maîtrise.

Je tire de cette maîtrise, deux articles pour le prix d’un. Maintenant, bien que j’aie joué un rôle majeur dans un article sur le kink en 1+1 dimensions, le deuxième article auquel je fais référence est un article pour lequel je n’ai contribué qu’au tout début, mais qui concerne le modèle en 3+1 dimensions.

Finalement, comme la première conférence coûte déjà assez cher en partant, l’ACP, pourquoi ne pas y joindre Theory Canada (et réutiliser le même poster), et ainsi aller à 2 conférences pour le prix d’un? Bon, le poster était fait en vinyle et ça m’a coûté 83$ mais au moins je pourrai le réutiliser par la suite. Je dois dire que, comparé aux anciennes éditions de Theory Canada, je trouvais ça un peu court car les étudiants gradués ont droit à 15 minutes plutôt que les 20 minutes des anciennes éditions. De plus, on n’a que 15 minutes pour tenter de comprendre de la recherche de pointe. Pour cette raison, je préfère une présentation de poster à un exposé de 15 minutes, ou même 20 minutes: on a plus de temps pour comprendre.

P.S.: Il appert que j’ai accusé un an de retard sur unE autre protestataire de la politique scientifique civile canadienne, unE diplôméE d’Acadia (Nouvelle-Écosse) qui est présentement à l’université de Virginie. UVA semble jouir d’un plus grand prestige physique dans les Maritimes que partout ailleurs au Canada mais pas au point de recevoir la majorité des demandes canadiennes des Maritimes sur une base régulière. (Donc UVA n’est pas aux Maritimes ce que Minnesota ou Northwestern sont aux Prairies ou Washington-Seattle à l’Alberta et à la Colombie-Britannique, dans le contexte de la physique) J’ai obtenu cette information à Theory Canada même; une des organisatrices a écrit une lettre de référence pour ce/cette protestataire…


 

I think I had a happy ending to this masters. Say what you will about Canadian masters programs, but some complained about the ever-growing demands impinge on the doctoral domain, complaints issued by university administrations, for example. In physics, one is expected, in the four most prestigious Canadian physics departments that do not practice direct passage by default (McGill, UBC, Waterloo, UdeM) to have enough physical content at the end of a masters to fill an article in a peer-reviewed publication, or even with one such article stemming from it. Complaints that are first aimed against virology at the Institut Armand-Frappier, whose primary complaint is that masters projects are too big, and still growing.

Nevertheless, I get, from that masters, two papers for the price of one. Now, although I played a major role in an article about kinks in 1+1 dimensions, the second paper I am referring to is an article that I contributed only at the very beginning, but that concerns the model in 3+1 dimensions.

Finally, as the first conference was already expensive enough as it stands, CAP, why not tack on Theory Canada (and reuse the same poster), and thus go to two conferences at the cost of one? Sure, the poster was made of vinyl and it cost me $83, but at least I can reuse it afterward. I must say that, compared to older editions of Theory Canada, I found it a little short because graduate students are entitled to 15 minutes rather than the 20 minutes of older editions. In addition, we only have 15 minutes to understand cutting-edge research. For this reason, I prefer a poster session to a 15-minute talk, or even 20 minutes: we have more time to understand.

P.S.: It appears that I incurred a year of delay over another protester of Canadian civilian science policy, an Acadia University (Nova Scotia) graduate, currently at the University of Virginia. UVA seems to enjoy greater physical prestige in the Maritimes than anywhere else in Canada but not to the point of receiving the majority of Canadian applications from the Maritimes on a regular basis. (Therefore UVA is not to the Maritimes what Minnesota or Northwestern are to the Prairies or Washington to Alberta and British Columbia) I obtained that information at Theory Canada itself; one of the organizers wrote that person a letter of recommendation…

Le poster utilisé