Confessions of a Grad School Dropout

J’ai commencé à lire Confessions of a Grad School Dropout (en version électronique) quand j’ai commencé à avoir des problèmes de santé mentale. Admettons que le livre ne m’a pas beaucoup aidé mais ce livre regorge d’histoires d’horreur de toutes sortes: des superviseurs exploiteurs, des suicides d’étudiants gradués, des problèmes de santé mentale étant les principaux.

S’il est d’une leçon que je peux tirer de ce livre-là, c’est que, même si on croit souvent (à tort) que les décrocheurs doctoraux sont moins bons que ceux qui finissent, ce n’est pas le cas en réalité. (Plus de détails disponibles sur demande) Finances, blessures, mauvaise relation entre le superviseur et l’étudiant, situation familiale, renvoi (ou mort) d’un superviseur, emploi offert avant la fin… tout ça peut affecter un étudiant peu importe son niveau de talent.

Le seul hic: l’on présume trop vite à travers l’ouvrage que, quand on parle de programmes gradués, on parle de programmes gradués de recherche. Ainsi, la plupart des éléments du portrait sombre que le livre dresse des études aux cycles supérieurs a trait à la recherche ou la transition des cours vers la recherche. L’on fait très peu de cas de programmes gradués de type “cours” sauf que l’auteure a abandonné un PhD en psychologie pour poursuivre un programme de ce type par la suite parce qu’elle détestait l’univers de la recherche académique. Malgré cela, c’est un livre que je recommande si vous songez sérieusement à abandonner un programme gradué, à condition que ça soit un programme de recherche.

P.S.: En psychologie, on dit souvent à tous ceux qui rêvent d’un PhD (surtout si on rêve de psychologie clinique) de prendre la première offre venue parce que c’est souvent la seule offre qui viendra. Comme je suis un physicien, je ne me suis pas tellement attardé aux détails spécifiques à la psychologie.


 

I started to read Confessions of a Grad School Dropout (in electronic version) when I started to have mental health problems. Let’s say that the book did not help me that much but that book is chock-full of horror stories of all kinds: exploitative research supervisors, graduate student suicides, mental health problems being the main ones.

If there is one lesson that I can take away from the book, it is that, even though one often believes (wrongly) that doctoral dropouts are not as good as those who finish, it is not actually the case. (More details available on demand) Finances, injuries, bad relationship between the supervisor and the student, firing (or death) of a supervisor, a job offered before the end… all of this can affect a student regardless of his/her talent level.

The main flaw is that the book assumes that, when one talks about graduate programs, one talks about research graduate programs. Thus, most elements of the dark picture depicted in the book about graduate studies has to do with research or transitioning from coursework to research. There is very little information about coursework-based graduate programs except that the author dropped out of a psychology PhD to pursur a program of that type later because she hated the world of academic research. Despite this, this is a book that I recommend if you seriously think about dropping out of a graduate program, at the condition that it is a research-based program.

P.S.: In psychology, it is often said to everyone that aspires to a PhD (especially in clinical psychology) to take the first offer and run because it is often the only one that will come. As I am a physicist, I was not hung up on the psychology-specific details of the book.

Des excuses/Apologies

Bonjour. Je tiens à m’excuser pour tout commentaire inapproprié qui aurait pu apparaître sur un billet quelconque de mon blogue, mais ces commentaires sont dus à un état de santé mentale plus ou moins latent depuis des années, dont les derniers billets relatent leur explosion. Veuillez m’excuser pour tout inconvénient causé par ces commentaires.


 

Hello. I wish to apologize for any inappropriate comment that may have appeared on any past post on this blog, but these comments are due to a more-or-less latent mental health condition for years, whence the last posts tell of its explosion. Please apologize for any inconvenience caused by these comments.

L’appel de la cosmologie des particules, d’hier à aujourd’hui/The call of particle cosmology through the ages

Bien que la cosmologie des particules soit un sujet qui capte l’attention du public, et certainement des doctorants en devenir depuis des décennies, n’en demeure pas moins qu’il y a plus d’appelés que d’élus dans la plupart des départements de physique où on peut réellement en faire. Ainsi, les deux derniers étudiants de mon superviseur de maîtrise à avoir fréquenté des universités aux États-Unis au niveau doctoral voulaient initialement tous les deux faire de la cosmologie des particules, avec des superviseurs différents dans chaque cas. Mettons côte-à-côte ce qui est connu avant de tirer une quelconque conclusion, à commencer par leur superviseur de maîtrise (Richard MacKenzie).

Première étape: leurs destinations finales. Le dernier avant moi (ça doit bien faire une décennie) avait abouti à Brown, moi à Minnesota. Il rêvait de travailler avec Brandenberger, qui était LE gros nom à Brown à l’époque pour ce qui était de la cosmologie des particules (gaz de cordes en particulier) et moi avec Keith Olive. Or Brandenberger a quitté pour McGill en 2005, soit un an après que cet étudiant ait commencé et donc avant qu’il n’ait eu la chance de se trouver un superviseur. Seulement, la position de Brown sur l’échiquier physique de l’époque porterait à croire que sa position sur le continuum d’étudiants était comparable à la mienne.

L’équivalent à Minnesota aujourd’hui de ce qui s’est passé à Brown en 2005, en termes de cosmo des particules, serait que Keith Olive quitte la barque (pour prendre sa retraite par exemple) Par contre, dans les dix dernières années, Brown n’a jamais réussi à retrouver sa place jadis de choix dans le monde de la cosmo des particules, voire de la physique, surtout que Minnesota avait pris de l’expansion (en partie au détriment de Wisconsin) alors que Brown a perdu un peu de lustre physique. Et, avec la reconstruction du pavillon Tate, si les cohortes entrantes futures sont de qualité, Minnesota pourra enfin surpasser Wisconsin dans une autre sphère que le hockey (ou le droit) et faire partie du top-20 physique pour la première fois!

Je comprends que la cosmo des particules soit une sous-discipline glamour dans le sens que ça va droit aux questions fondamentales et que ça attise l’intérêt du public, ce qui inclut beaucoup de bons étudiants qui rêvent de physique théorique. Et que quiconque aurait la capacité de faire de la recherche en physique (sans égard à la sous-discipline mais la cosmo des particules n’y échappe pas) au point de pouvoir terminer un PhD avec un projet de recherche en physique à la clé, serait perçu par le monde extérieur comme un génie. Je refuse de me prononcer sur quelle part de vérité il y a dans cette affirmation.

Par contre, je crois que l’appel de la cosmo des particules (et de la physique des particules théorique en général) attire parfois certains étudiants qui, s’ils avaient décidé de se lancer dans l’aventure du droit, parfois à la place d’un PhD, parfois après, auraient fait tout ce qui était en leur pouvoir pour avoir le plus de prestige possible. Et le pire dans tout ça est que la physique donne des habiletés qui permettent de bien faire sur le LSAT, et ce, même si les habiletés de lecture et d’écriture sont hautement variables. (La moyenne de la physique est de 162.1 mais ce sont les chiffres de 2012)

P.S.: J’ai le potentiel de faire mieux que le dernier étudiant de mon superviseur de maîtrise à avoir quitté le pays à cause de l’appel de la cosmo des particules mais c’est encore prématuré pour voir si ce potentiel sera réellement réalisé.


 

Although particle cosmology is a topic that captures the public’s attention, and certainly prospective doctoral students’ for decades, the truth is that there are a lot more that answer that call than are chosen to do so in most physics departments where particle cosmology research can actually be conducted. Thus the last two students of my masters supervisor to have attended universities in the United States at the doctoral level initially wanted to do particle cosmology, under different supervisors in each case. Let’s put side-by-side what is known before drawing a conclusion, starting with their masters supervisor (Richard MacKenzie).

First step: their final destinations. The last one before me (that must be a decade ago) ended up at Brown, I am at Minnesota. He dreamed of working with Brandenberger, who was THE big name at Brown at the time for particle cosmology (string gas cosmology in particular) and I dream of working with Keith Olive. Yet Brandenberger left for McGill in 2005, that is, one year after that student started and therefore before he had the chance to find a supervisor. At the same time, Brown’s position on the physical totem pole of the time would lead one to believe that his position on the student continuum was comparable to mine.

Today’s equivalent at Minnesota of what happened at Brown in 2005, in particle cosmology terms, would be that Keith Olive leaves the school (to retire, for example). However, in the last ten years, Brown never recovered its once-enviable position in the particle cosmo world, perhaps even in physics at large, especially since Minnesota expanded its physics department (in part at Wisconsin’s expense) while Brown lost much of its physical luster. And, with Tate’s reconstruction, if the entering cohorts are of good quality, Minnesota will finally surpass Wisconsin in another sphere than hockey (or law) and be part of the physical top-20 for the first time!

I understand that particle cosmology is a glamour subfield in the sense that it goes straight to the fundamental questions and that it captures the imagination of the public, which includes a lot of good students that dream of theoretical physics. And whoever would have the capacity to do research in physics (regardless of subfield but particle cosmology is no exception) to the point of being able to complete a PhD with a research project in physics as its centerpiece would be perceived by the outside world as a genius. How much truth is there to that statement I refuse to give an opinion about.

However, I believe that the call of particle cosmology (and of theoretical high-energy physics in general) sometimes attract some students who, if they decided to go to law school, sometimes as a substitute for a PhD, sometimes after doing one, would have done everything in their powerr to gain as much prestige as possible. And the worse in all that is that physics gives skills that allows to do well on the LSAT, even though the reading and writing skills are highly variable. (Physics’ average LSAT is 162.1 but these are 2012 figures)

P.S.: I have the potential to do better than the last student of my masters supervisor that left the country because of the call of particle cosmo but it is premature to see whether that potential is actually realized.

La fin du faux vortex avec gravité/The end of the false vortices with gravity

J’avais pris la décision d’arrêter ma contribution au faux vortex avec gravité parce que j’avais estimé que ce qui restait du projet était trop long pour le temps qu’il me restait avant mon départ. Et pourtant ça m’avait paru être une bonne idée, de pouvoir ainsi faire d’une pierre deux coups: d’une part ça m’aurait occupé en laboratoire pendant quelques semaines, le temps que mon mémoire soit traité. D’autre part, ça aurait permis de terminer ce que mon superviseur a commencé.

Néanmoins, sans gravité, la conclusion est telle que les vortex stables n’existent plus dans le modèle abélien de Higgs d’ordre six en 2+1 dimensions dès qu’on dépasse un point de dissociation. (arXiV: 1308.3501)


I made the decision to terminate my contribution to the false vortices with gravity because I estimated that what remained of the project was too long for the time left prior to my departure. And yet it struck me as a good idea at the time, to be thus able to kill two birds with one stone: on the one hand it would have kept me busy in the lab for a couple of weeks, while my masters thesis is being processed. On the other hand, it would have allowed to complete what my supervisor began.

Nevertheless, without gravity, the conclusion is that stable vortices do not exist in the order-six Abelian Higgs model in 2+1 dimensions when the dissociation point is reached. (arXiV: 1308.3501)

Carnets de thèse

Depuis qu’une thésarde dans mon propre département de physique m’a montré les 8 premières pages d’une bande dessinée de Tiphaine Rivière, Carnets de Thèse, je n’ai cessé de lire et de relire ces 8 premières pages, ainsi que des fragments du reste de la bande dessinée, qui se veut une version non seulement européenne de PhD Comics, mais aussi adaptée au monde des humanités.

Ceci dit, il y a deux aspects que je trouvais absolument absurdes: on dit que Jeanne Dargan, la protagoniste au PhD en littérature à Paris-Sorbonne Nouvelle (ou Paris-III), est apparemment sans financement, mais je crois qu’ici financement voulait dire l’un ou l’autre d’entre une “charge de TP” (suivant la définition nord-américaine du terme) une bourse ou un assistanat de recherche. Néanmoins, je considère qu’il s’agit là d’une thèse financée, quoique pas par les moyens habituels (TP, RA, bourse) car elle travaille à titre d’adjointe administrative à l’intérieur de l’université.

Seulement, si Jeanne, par un cruel coup du sort, avait non seulement voulu couper les ponts avec l’enseignement de niveau collégial français dans les ZEP, mais aussi avec le système universitaire français (les programmes PhD français exigent d’abord de détenir une MA de recherche, lui-même requis pour enseigner au lycée, au collège ou même au primaire) pour son doctorat, et qu’elle avait fait ces entourloupettes pour finalement aboutir à Minnesota avec le même projet (Le motif labyrinthique dans la parabole de la loi du Procès de Kafka) alors il y aurait eu des conditions à ce travail. Je n’ai aucune idée de si cela peut se faire dans la pratique, mais supposons que cela soit possible. Le cas échéant, elle aurait reçu 18 000$US pour un an de travail (je gagnerai ~35% de plus qu’elle); pendant les 9 mois où les bacheliers ont leurs cours, elle aurait travaillé 20 heures par semaine à ce titre, pour 15 000$ pendant cette période, et moins pendant l’été, soit 3 000$ pour l’été.

Et le deuxième aspect que je trouvais absurde était le nombre trop-élevé-pour-être-vrai d’étudiants gradués à la charge du superviseur à Jeanne, Alexandre Karpov, c’est-à-dire 34 étudiants au PhD et 78 à la MA de recherche. Pour être honnête, les réalités de l’encadrement d’étudiants gradués peuvent faire que, passé un certain point, l’ajout d’un étudiant supplémentaire puisse rendre l’encadrement de tous les autres inadéquat assez rapidement et à 112 étudiants gradués, on a largement dépassé ce point-là, encore plus quand on parle de superviser 2 étudiants de maîtrise pour 1 doctorant.

Sinon, dans l’ensemble, le contenu auquel j’ai eu accès semble assez bien refléter l’univers des étudiants gradués, autant dans les humanités que dans les sciences de la nature (lorsqu’une planche est applicable sans égard à la discipline)


Since a doctoral student in my own physics department showed me the first eight pages of a comic book by Tiphaine Rivière, Carnets de Thèse (in French), I didn’t stop re-reading these first eight pages, as well as other fragments of the comic book, which is meant to be not only an European version of PhD Comics, but also adapted to the humanities.

That said, there are two aspects that I found to be absolutely absurd: it is said that Jeanne Dargan, the protagonist undertaking a PhD in literature at Paris-Sorbonne Nouvelle (or Paris-III), is apparently without funding, but I believe that here funding means one of the following: a teaching assistantship (under the North American definition of the term) a fellowship or a research assistantship. Nevertheless, I consider that her thesis is funded, although not by the usual means  (TA, RA, fellowship) because she works as an administrative assistant in the university.

Only, if Jeanne, by some cruel trick of fate, not only wanted to cut ties with French middle schools (collèges) in high-need areas, but also with the French university system (French PhD programs ask one to complete a research-based MA first, itself required to teach at a K-12 level) for her PhD, and that she did all the legwork to end up at Minnesota with the same project (The labyrinthine pattern in the parable of the law in The Trial of Kafka) then there would be conditions attached to this job. I have no idea whether it would be actually be possible for her to do so in practice, but suppose that it is possible. In that case, she would have been paid US$18,000 for a year of work (I will earn about ~35% more than her); during the 9 months where undergraduates would have their courses, she would have worked 20 hours per week as an administrative assistant, for $15,000 during this period, and less during the summer, for $3,000 during the season.

And the second aspect that I found absurd was the too-large-to-be-true number of graduate students supervised by Jeanne’s supervisor, Alexandre Karpov, that is, 34 doctoral students and 78 masters students. To be honest, the realities of advising students can mean that, past a certain point, adding one extra student may render the advising of all the others inadequate rather quickly and, with 112 graduate students, that point is way past, even more when we’re talking about supervising 2 masters students for 1 doctoral student.

Otherwise, all in all, the content that i could access seems to reflect pretty well the world of graduate students, in humanities as well as in the natural sciences (when a page is applicable regardless of the field)